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Eric WATT

Artiste peintre
Vidéaste

Ardèche

Série  janvier février mars

La série « janvier février mars » de l’artiste Eric Watt présenté à la Galerie MIRA est réalisée à partir d’une série de peinture acrylique exposée à la Galerie Mirabilia durant l’été 2021. Cet ensemble de peinture a été créée en Ardèche où vit l’artiste, territoire qui a fortement imprégné et inspiré le peintre Eric Watt.

Impression digigraphie / 22 x 31 cm / encadrement sur-mesure en bois / édité à 20 exemplaires / signé / 2023

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Extrait du texte de David MOINNARD, commissaire d’exposition indépendant, pour l’exposition « elle est revenue » à la Galerie Mirabilia.

Des eaux de la rivière, « elle est revenue » la peinture ; une évidence, une nécessité.

Née de la rivière et n’ayant pour sujet qu’elle, elle ausculte sa permanence et sa fragilité ; lie la subjectivité des sensations à l’objectivité du foisonnement biologique de l’écosystème ; en fait un sujet inépuisable.

De quoi est-elle faite ? De peinture acrylique utilisée avec parcimonie grâce à l’usage en quantité de médium à peindre, un liant blanc lui permettant de réaliser des couches et des couches de glacis. Pas de long temps de séchage à subir : la peinture doit être créée en un flux, en écho à celui, permanent, de la rivière ; les couches transparentes se superposent alors, laissant apparaître des formes inattendues, des effets imprévus de reflets. Plusieurs tableaux sont menés de front, 3 ou 4 œuvres travaillées simultanément, à différents niveaux de finitions mais dans une même énergie. Si cette énergie fait défaut, alors il faut prendre garde à tout de suite s’arrêter ! Surtout ne pas insister, faute de quoi du papier est déchiré.

D’ailleurs, ce qu’elle circule cette énergie à la vue des tableaux ! En eux et entre eux. Le blanc, très présent, invite l’œil à circuler d’une peinture à l’autre. Les grands formats de 2021 ont laissé place aujourd’hui à un format unique A2 qui incite d’autant plus à ricocher de l’un à l’autre. Au cœur de chaque peinture, tout est mouvement. Ici, on devine la course rapide des nuages se reflétant dans une eau calme. Là, un passage étroit dans la roche crée un tourbillon de feuilles mortes. Dans une autre, un tronc qu’on imagine avoir été posé là par une crue antérieure surplombe un flux écumant.

Mais le plus étonnant sans doute est d’assister, dans ce monde blanc, bleu, gris, vert, jaune, orange, brun, à l’apparition d’un peuple. Telles des paréidolies, ces formes humaines ou animales que l’œil aime à voir dans un nuage, un rocher, un tronc d’arbre, d’étranges êtres apparaissent dans les peintures d’Eric Watt. Comme dans la nature, ces apparitions sont involontaires ! Aucune intention de l’artiste de faire apparaître un chien dans un rocher, une tête de mort dans un caillou, un corps sautillant dans une feuille, des enfants replets dans une concrétion rocheuse. D’ailleurs, nul ne voit la même chose mais chacun y voit quelque chose car c’est un fait : chaque peinture fourmille de vie. A travers l’artiste – mais, paradoxalement, malgré lui – la rivière est rendue à son état d’écosystème complexe. Son immense foisonnement biologique, dont on n’est capable de capter qu’une infime partie à l’œil nu, est ici perceptible. Aucune peinture n’est réalisée d’après nature ; elles sont le résultat des heures passées par Eric Watt dans et au bord de cette rivière. C’est cette imprégnation qui est à l’œuvre dans ces apparitions. C’est la relation intime qu’il a noué avec cette rivière, la compréhension sensible plutôt que scientifique de sa complexité qui est visible dans ses tableaux. C’est aussi ce qui lui fait observer qu’aujourd’hui, en 2023, la rivière de ce pays pourtant riche en sources est bien moins puissante qu’en 2020.
Francis Ponge disait que « la fonction de l’artiste est fort claire : il doit ouvrir un atelier et y prendre en réparation le monde, par fragments, comme il lui vient. »
Nul doute qu’Eric Watt a trouvé quel fragment du monde il s’attelait à vouloir réparer.

Sérigraphies sur papier

portrait Eric WATT

Eric WATT

Eric Watt est né à Lille en 1964. Après avoir longtemps vécu et travaillé à Paris puis à Nantes, il s’est établi en Ardèche, dans la commune de Saint Mélany. Eric s’est formé aux Beaux-arts de Tourcoing, puis à l’INSAS, école de cinéma de Bruxelles. Entre 1996 et 2019, il réalise plus de trente créations entre vidéo, théâtre, bandes sons, essais. Au centre de son travail se pose toujours la question de l’autre, de la langue, de la traduction et la quête d’une Babel moderne, à inventer avec ou sans mot.

Depuis son installation dans la vallée de la Drobie en 2015, Eric Watt mène de front journaux/vidéo et peintures. Il rend compte de son immersion dans les éléments de cette nature, par la main, le trait et la couleur. Il peint à l’encre, à l’acrylique, à l’aquarelle, sans relâche et commence à filmer quotidiennement son environnement proche, pour le projet de film « Ne rien faire » puis poursuit avec « 2020 », film/journal sur cette étrange année. « Elle est revenue … » la peinture, après un long parcours à la croisée des arts plastiques, du cinéma et du documentaire.

Créateur de vidéos, d’installations sonores et visuelles, Eric Watt a notamment réalisé en 2017 avec le collectif Toplamak, pour le Partage des Eaux, le « GeoPoeticSociety », instrument de géolocalisation poétique, guidant le voyageur à travers le paysage de la montagne ardéchoise, d’une œuvre à l’autre. Pour le Sentier des Lauzes, il a créé une oeuvre sonore à partir des “sons du sentier“. Les marcheurs, les visiteurs, sont invités à superposer ce voyage sonore à leur propre déambulation, et à découvrir jusqu’à aujourd’hui ce qu’est Le sentier des Lauzes, et à imaginer ce qu’il sera demain.