— Makiko FURUICHI
Makiko FURUICHI
Artiste plasticienne
Aquarelles
Dessins
Édition de foulard en soie
Nantes
AQUARELLES
L’artiste Makiko FURUICHI a présenté à l’automne 2022, une série d’aquarelles créées pour la revue 303 MASQUES, dont le lancement s’est déroulé à la Galerie MIRA.
Nous disposons également d’un ensemble d’aquarelle couleur et noir et blanc et des foulards en soie édités par MIRA dans le cadre de son exposition Toute Petite Amazonie.
Exposition TOUTE PETITE AMAZONIE
Esprits malicieux, petits monstres, nature exubérante, mains fantômes composent l’univers de l’artiste Makiko Furichi, nourri par son imaginaire puissant, ses rêves, l’observation de son quotidien.
Pour sa première exposition à l’espace MIRA, nous avons invité l’artiste Makiko Furichi à exposer suite à un temps de résidence dans le parc de la Petite Amazonie à Nantes. Guidée par le botaniste Philippe Férard, l’artiste s’est inspirée de ce territoire vivant pour créer une nouvelle série d’aquarelles et de dessins sur papier. Pour cet évènement nous avons proposé à Makiko d’éditer deux collections de foulards en soie à partir de ses nouvelles oeuvres originales.
La « Petite Amazonie » est un territoire de nature qui s’étend sur 18 hectares, située dans le quartier de Malakoff. Vaste espace vert, site classé Natura 2000, il est le plus naturel des parcs de Nantes.
Les deux séries de foulards sont éditées par MIRA éditions sur du sergé de soie tissé en France: en impression au cadre « à la Lyonnaise » par l’artisan sérigraphe Pierre Verdon de l’atelier PARADES à Nantes et en impression jet d’encre à Laval par les Tissus d’Avesnières.
GRAND TRIP EN TOUTE PETITE AMAZONIE
Peuplée de figures excentriques et de jungles immersives, la Toute Petite Amazonie de Makiko Furuichi s’ancre à la fois dans un espace réel et symbolique : elle est réconfortante, évoque la liberté et la quiétude miraculeuse de ce havre naturel, hors du tumulte de la ville, mais conserve une dimension sauvage, onirique, troublante. À l’occasion de son exposition monographique à l’Espace Mira, l’artiste invite le public à un voyage mental et introspectif : une constellation d’aquarelles diurnes et nocturnes dessinent un décor propice à toutes les fictions, un univers proche de celui des contes, métaphore de lʼinconnu, du frisson latent et de l’animisme.
POUR VIVRE HEUREUX, VIVONS CACHÉS
À deux pas des tours du quartier Malakoff, la zone dénommée Petite Amazonie déploie sa végétation luxuriante et sa faune remarquable à l’abri des assauts humains, et pourtant en plein cœur de Nantes. Peu de gens y ont pénétré. Sanctuarisée depuis le début des années 901, cette prairie close est devenue un laboratoire du sauvage, cerné des ballasts des voies ferrées : une sorte de mystère esseulé, une incise de nature dans le tissu urbain. Quelques vaches écossaises y paissent pour entretenir le plus écologiquement possible cette friche protégée, et des visites en nombre limité sont proposées au public par la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) et le SEVE (Services des espaces verts et de l’environnement de la Ville de Nantes). Au cours de l’une d’elle, initiée par MIRA2, Makiko Furuichi découvre ces espaces marécageux et mélancoliques aux mille nuances de vert, ponctués de grands arbres majestueux que l’on nomme chênes de lumière3, peuplés de martins pêcheurs et de mantes religieuses, de roselières et de saules blancs et roux. Au détour d’une trouée dans le feuillage dense, l’artiste tombe par hasard sur un vieux jouet d’enfant défoncé, la tête d’un petit cheval en plastique, fantôme d’un autre temps qui semblait attendre là son heure, à moitié enfoui dans l’humus. Autant de détails qui participeront au ferment de l’exposition.
FICTIONNER L’AMAZONIE
Une partie du charme de cet endroit caché tient à son nom, une fiction à peine déguisée qui convie l’exotisme et ses fantasmes. Makiko Furuichi a sauté sur l’occasion pour renforcer encore la dimension imaginaire de cette enclave végétale et animale, et ce faisant, lui faire changer d’échelle pour la miniaturiser, la gullivériser, la réduire à un espace intérieur, un rêve amazonien. En complément de ses observations naturalistes, elle projette sur sa Toute Petite Amazonie certains éléments récurrents dans son univers graphique : des mains et des masques, des singes et des fleurs imaginaires, des pattes de poules d’eau qui pourraient aussi bien être des pattes de monstres.
Dans l’espace Mira, l’accrochage s’organise sous une forme arborescente, en hommage aux magnifiques chênes de lumière : un grand mur rejoue cette épopée naturelle, entre le réel et la fiction, avec une palette délicate de couleurs traversées par l’eau et la lumière, roses translucides et verts lichen, bleus violacés et dégradés de gris lavés. Ici et là, en petits tableaux de facture libre, le bestiaire de Makiko Furuichi nous regarde, riche en échappées d’aquarelle et en glissements fluides, hostiles aux frontières nettes. Solitaire, chaque animal est doté́ d’une incroyable présence, étrangement humaine parfois, qui incarne de manière ambiguë notre lien rompu avec la nature.
EAU DE NUIT
En étrange résonance avec la technique de l’aquarelle, le milieu aquatique qui caractérise la Petite Amazonie allie la couleur et le trait : il combine en effet les marécages couverts d’un tapis de lentilles, monochrome à la verdeur quasi fluorescente, aux grandes branches mortes, spectres graphiques qui s’enlisent inéluctablement dans ces eaux dormantes.
Ainsi, l’eau irrigue la vitalité de ce territoire, tout autant qu’elle charrie des réminiscences de Caron ou d’Ophélie, traversées de menaces létales. C’est peut-être cette beauté légèrement mortifère qui a conduit Makiko Furuichi à passer au noir : elle plonge une partie de ses visions amazoniennes dans l’opacité de la nuit, et traite ses motifs en irradiations blanches qui diffusent leurs corps aquarellés dans l’espace. Comme des miroirs baignés de luminosité lunaire, ces apparitions spectrales semblent percer les ténèbres, nimbées de solitude.
PRÉSENCE ANIMISTE
Dans l’univers de Makiko Furuichi, les animaux et les humains s’hybrident, et semblent s’aviver de l’intérieur pour vibrer d’une présence énigmatique. Aux frontières de l’animisme, l’artiste dévoile sa perception intime d’un univers primitif d’avant la culture où l’humain, l’animal et le végétal forment encore un tout indissociable. Les objets ne sont pas étrangers à ce processus : par les petites sculptures de mains qui parsèment l’exposition et semblent tenir les tableaux, Makiko Furuichi renvoie également à une forme d’animisme surréalisant souvent perceptible dans l’œuvre, que les chandeliers vivants de Cocteau incarnent avec magie dans La Belle et la Bête. Ailleurs, des moulages de mains ou de masques en pâte FIMO, pâte polymère à modeler, confirment la portée anthropomorphe et étrange des objets de l’exposition.
TABLEAUX TEXTILES
La Toute Petite Amazonie de l’artiste se décline aussi en plusieurs compositions textiles. Deux séries de foulards sont éditées par MIRA éditions sur du sergé de soie tissé en France : en impression au cadre « à la Lyonnaise » par l’artisan sérigraphe Pierre Verdon de l’atelier PARADES à Nantes, et en impression jet d’encre par les Tissus d’Avesnières, à Laval. Pour ces nouveaux projets ambitieux, Makiko Furuichi a travaillé le déploiement et la respiration, l’aplat de couleur et l’effusion des imprégnations picturales, sur des objets qui intrinsèquement rappellent la douceur de ses aquarelles, et la qualité tactile qui se glisse dans chacune de ses représentations de main. Au détour d’un pli ou d’un repli mouvant dans la soie souple, des surprises et des apparitions continuent d’advenir. Enfin, une série de vestes sérigraphiées par Pierre Verdon parachève l’alliance parfaite de l’animal et du végétal, lorsque la patte griffue d’une poule d’eau rejoint les branches tortueuses d’un arbre effeuillé.
FLUIDITÉ GÉNÉRALE
Selon les mythes amazoniens, la communication entre les êtres se déroulait autrefois de manière spontanée, chacun pouvant habiter la forme de l’autre et le comprendre de l’intérieur. Cette fluidité générale se ressent en permanence dans l’œuvre de Makiko Furuichi, qui relie des êtres dotés d’extériorités distinctes, mais partageant intérieurement la même manière d’exister. Microcosme aux aguêts, l’exposition Toute Petite Amazonie pourrait se lire selon ce mode de pensée chamanique amazonienne, mais aussi shintoiste : une technique pour réparer le monde en se mettant à la place de l’autre, de la manière la plus large possible.
Eva Prouteau
Notes :
1 – À l’initiative de Jean-Claude Demaure, adjoint au maire chargé de l’environnement à la Mairie de Nantes, et sous la houlette de Claude Figureau, directeur du jardin des Plantes de Nantes.
2 – Au printemps 2021, sous la houlette du passionnant botaniste Philippe Férard.
3 – Les chênes sont des arbres héliophiles, c’est-à-dire qui aiment la lumière. Plantés serrés, la compétition pour la lumière leur fait développer leurs troncs. Isolés, comme c’est le cas dans la Petite Amazonie, les chênes développent un tronc court d’où partent très tôt de longues branches horizontales, pour un résultat formel d’ensemble très harmonieux, rond et équilibré.
Aquarelles . Dessins . Impressions sur soie
Arbre de lumière / aquarelle / 40×30 cm / papier noir 300 gr
Fleur#1 / aquarelle / 40×30 cm / papier noir 300 gr
Fleur#2 / aquarelle / 40×30 cm / papier noir 300 gr
Tête bleue / aquarelle / 40×60 cm / papier blanc 300 gr
Martin pêcheur / aquarelle / 40×30 cm / papier blanc 300 gr
Végétal #1 / aquarelle / 29,7×21 cm / papier blanc 300 gr
Végétal #6 / aquarelle / 30×40 cm / papier blanc 300 gr
Tête rose / aquarelle / 40×30 cm / papier blanc 300 gr
Cri singe / aquarelle / 29,7×21 cm / papier blanc 300 gr
Toute Petite Amazonie #2 Foulard d’artiste
Impression jet d’encre sur sergé de soie 72 gr tissé en France / 90×90 cm / finition ourlet bourdon / signé et numéroté
Poule d’eau / aquarelle / 29,7×21 cm / papier blanc 300 gr
Végétal #4 / aquarelle / 40×30 cm / papier blanc 300 gr
Mantis religiosa / aquarelle / 40×30 cm / papier blanc 300 gr
Toute Petite Amazonie #1 Foulard d’artiste
Impression 2 couleurs au cadre par Pierre Verdon Atelier Parades, sur sergé de soie 72 gr tissé en France / 90×90 cm / finition roulottée main / signé et numéroté / édition limité à 50 exemplaires
Marais / dessin à l’encre / 21×29,7 cm / papier blanc 300 gr
Oiseaux / dessin à l’encre / 29,7×21 cm / papier blanc 300 gr
DESIGN WEEK Septembre 2021 Foulards aquarelles et dessins
Makiko Furuichi
Makiko FURUICHI est née au Japon en 1987. Diplômée du College of Art de Kanazawa, sa ville natale, et de l’école des Beaux-Arts de Nantes, où elle vit et travaille depuis 10 ans, Makiko reçoit en 2018 le prix des Arts Visuels de la ville de Nantes. Pour l’édition 2019 du Voyage à Nantes, elle a investi une chambre de l’hôtel Amiral avec son énergie et ce déploiement total qui caractérise son œuvre. A l’aquarelle, elle a peint l’ensemble des murs, plafonds, et tous les éléments mobiliers. La chambre est envahie par une végétation dense derrière laquelle sont cachés des personnages qui viennent observer les nouveaux arrivants avec un mélange de peur, de curiosité et d’amusement. Elle y projette une vision globale d’un paysage tel qu’il pourrait apparaître dans l’un de ses rêves. En 2021, Makiko est lauréate de la résidence Ackerman + Fontevraud pour laquelle elle a réalisé une œuvre monumentale et une installation.
Elle peint à l’aquarelle ou à la peinture à l’huile, sur différents formats, des scènes de vie. Ses sujets sont choisis sur le vif. Attentive à ce que le hasard peut lui offrir, elle peint ce qu’elle trouve émouvant, savoureux, ce qui la fait sourire. Makiko Furuichi dit de son travail qu’il est une représentation du « niyari » une manière de sourire très japonaise. Un sourire caché derrière sa main, un sourire facétieux et plein de malice, mais jamais moqueur.
Ses aquarelles sont le reflet de sa vivacité et de sa fantaisie. Elles ont la précision d’un trait de calligraphie très maitrisé.
Photo prise par Patrick Garçon à l’hôtel Amiral