Par son projet Esthétiques Fonctionnelles, l’artiste vise la réunification de deux entités, l’art et la fonctionnalité.
Sa démarche offre des créations unissant poésie et utilité, fonctionnalité et qualités esthétiques.
Peinture murale, design graphique, design d’objets, direction artistique sont autant de voies parcourues pour y parvenir.
L’artiste puise son inspiration dans l’univers végétal, le genre de la nature morte, la poésie de la peinture surréaliste et dans les visions de l’objet utilitaire développées tant par le Constructivisme russe que par l’école du Bauhaus.

Émeric ROUSTEAU a réalisé pour la Galerie MIRA deux fresques sur les murs de la vitrine côté rue Voltaire, une en 2017 et une autre en 2020.

Reçus en résidence sur l’île de Nantes au mois d’Octobre 2022, l’artiste, invité par la Galerie MIRA a investi l’atelier Ressources du Pôle des Arts La Joliverie sur l’île de Nantes. Durant trois semaines, il a bénéficié de cet espace pour peindre sur tissu et bois des pièces grand format, afin de poursuivre la préparation de son exposition solo show.
Nous remercions vivement, François Guibert, Directeur du Pôle des Arts La Joliverie et toute son équipe de nous avoir renouvelé sa confiance, ainsi que les enseignants et les élèves pour leur accueil.

Peinture sur bois et tissu en trompe l’œil, dessin, impression risographie et fine art, objet métal et bois ont été créés par l’artiste pour ce nouvel évènement.
Mira éditions présentera en collaboration avec Émeric ROUSTEAU un foulard en popeline de coton imprimé au cadre à l’encre réfléchissante par Pierre Verdon édité pour l’occasion.

“L’esthétique fonctionnelle entend réunir utilité et beauté, fonction et qualité esthétique. Mais cette intention répond à une situation historique et sociale particulière : le développement de la production industrielle et de la création artistique qui consomme la séparation de l’utile et du beau, de la technique et de l’art. Dans une perspective historique, cette dissociation n’est pas la règle, mais l’exception, unique, de la civilisation occidentale depuis la Renaissance. Il s’agit donc de restaurer l’unité perdue, la règle suivie par l’Occident médiéval et par les sociétés non-occidentales. Or, l’ethnologie montrait que l’art, dans les sociétés traditionnelles, non seulement n’est pas dissocié de la technique (qui ne se présente pas elle-même isolée), mais est encore fonctionnellement lié aux autres formations culturelles. L’esthétique fonctionnelle pouvait ainsi passer pour l’esthétique implicite des sociétés primitives. Le concept, ethnocentrique, d’un art gratuit et formel était ainsi évité. Elle entend ne plus faire de distinctions entre l’objet artistique et l’objet fonctionnel.”
Lucien Stéphan, professeur universitaire de philosophie et enseignant à Rennes.

 Émeric Rousteau reconnaît sa vision de l’art dans ces propos et décide de s’en emparer, d’en faire une ligne inspiratrice. Il en fait un postulat constituant la base de ses travaux.
Son projet conçoit la fonctionnalité telle une expression pouvant être subjective permettant d’entrevoir, de questionner les interactions existantes entre les formes, les couleurs et les fonctionnalités. Il imagine la fin des distinctions faites entre l’objet artistique et l’objet fonctionnel du quotidien. À travers ses réalisations, l’artiste invite les utilisateurs à regarder les objets et à se saisir de leur pouvoir ludique, inspirant et polyvalent.

 Pour l’exposition ESTHÉTIQUES FONCTIONNELLES proposée à la Galerie Mira, l’artiste puise son inspiration dans l’univers végétal, le genre de la nature morte, la poésie de la peinture surréaliste italienne et dans les visions de l’objet utilitaire développées tant par le Constructivisme russe que par l’école du Bauhaus. L’exposition est composée de créations hybrides, mi-chose, mi-image. On y voit des représentations d’objets dans des espaces épurés qui dialoguent ou s’amalgament avec des mobiliers. L’artiste propose une vision multi-dimensionnelle créée par la perspective au sein des dessins et peintures qui flirtent avec le trompe-l’œil. La forme végétale y est omniprésente. Elle se déploie tel un pétale pour enlacer des livres, pour retenir une anse, pour orner un vêtement. Elle devient muse, vecteur, ligne, pour alimenter la conception des dessins, des peintures et objets présentés. Le regardeur peut utiliser ce qu’il regarde, regarder ce qu’il peut utiliser, imaginer en regardant ce qu’il pourrait utiliser, ou tout simplement regarder.

Marine Combes